Porté par le chantier du Grand Paris, la société Yprema, présente à Quimper et Carhaix, poursuit son développement dans le recyclage des matériaux de déconstruction.
« Entre notre site et la cathédrale de Quimper, il n’y a pas de possibilité d’installer une centrale de recyclage », sourit Claude Prigent, le patron d’Yprema. Implantée depuis 2001 à Quimper sur le site d’une ancienne carrière, la société fondée en 1989 en région parisienne reproduit en Cornouaille la recette d’un succès imaginé par ses parents originaires de Plounévézel (29), rapprochant les besoins des entreprises du BTP de leurs principaux chantiers.
Un succès renforcé par le chantier titanesque du Grand Paris. Pour l’essentiel en Ile-de-France, Yprema a recyclé l’an passé un million de tonnes de matériaux de déconstruction. Une activité en progression chaque année de 10 %, portant à 24 millions
d’euros le chiffre d’affaires de la PME de 104 salariés.
Une plate-forme numérique
La recette de ce succès ? En région parisienne, le réseau de plateformes de l’entreprise épouse le tracé du futur métro du Grand Paris. Un chantier de 35 milliards d’euros. « Il est estimé à 105 milliards d’euros en comptant l’immobilier autour des 68 gares à construire », souligne Claude Prigent, dont la holding est installée à Carhaix (29). Dirigée par son fils Pierre, Yterres, la nouvelle filiale d’Yprema entend répondre encore plus aux impératifs économiques des entreprises du bâtiment. La plateforme numérique, lancée en septembre dernier à Quimper, doit mettre en relation les terrassiers et les carrières ou décharges en mesure d’accueillir leurs terres. Notamment en Ile-de-France où les camions doivent parcourir 100 km pour trouver un exutoire. L’objectif est de permettre aux camions de repartir chargés – de matière première naturelle dans le cas d’une carrière – afin de rentabiliser au mieux l’activité de transport.
30 000 tonnes à Quimper
Des matières premières naturelles remplacées, sur les plates-formes de recyclages, par des matériaux issus du recyclage. À Quimper, le site a traité cette année près de 30 000 tonnes de bétons et autres matériaux issus de la déconstruction de routes. Des matériaux réutilisés pour l’essentiel dans les sous-couches de nouvelles routes ou de grands chantiers : Disneyland Paris, la gare TGV de Montparnasse ou encore le Stade de France figurent aux premiers rangs de grandes réalisations auxquelles
l’entreprise a participé.
Au-delà de l’impératif économique, Yprema et sa filiale Yterres entendent continuer à surfer sur l’évolution de la réglementation sur l’économie circulaire. La rationalisation des transports et le recyclage des matériaux contribuent à l’effort de diminution du bilan carbone de l’activité du BTP.
« Le renforcement de la réglementation va obliger les professionnels du bâtiment à recourir au recyclage malgré la présence de matériaux naturels », se félicite Claude Prigent. Une évolution de bon augure pour les centres en région d’Yprema. Depuis 2013, elle développe en ce sens une franchise auprès d’entreprises du BTP.
Source : Jean Le Borgne – Le Télégramme – 07/12/2019